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Qu’est-ce que la maladie ou syndrome de Sanfilippo ?

Qu’est-ce qu’une maladie lysosomale ?
Le syndrome de Sanfilippo
Une transmission récessive autosomique
Signes cliniques et symptômes
Le diagnostic
Stratégies thérapeutiques


Le syndrome de Sanfilippo est une maladie due à une erreur innée du métabolisme. C’est une maladie de surcharge ou maladie lysosomale. Elle résulte d’un deficit enzymatique qui empêche la dégradation normale d’une substance appelée “heparane sulphate”. Du fait de l’enzyme manquante, l’heparan sulphate s’accumule dans l’organisme et notamment dans le système nerveux central. Progressivement, les enfants atteints de la maladie de Sanfilippo connaissent une détérioration de leurs fonctions, à la fois mentales et physiques. C’est une maladie d’une extrême gravité. Elle se caractérise par une réduction dramatique de l’espérance de vie des enfants.


Qu’est-ce qu’une maladie lysosomale ?

Les maladies lysosomales constituent un groupe de maladies génétiques rares. Elles ont pour point commun un déficit enzymatique au niveau du lysosome, sorte de petit sac contenu dans le cytoplasme de nombreuses cellules.

Les Mucopolysaccharidoses font partie des maladies lysosomales. Le déficit enzymatique conduit ici à ne pouvoir dégrader des sucres complexes appelés mucopolysaccharides en molécules plus simples. L’accumulation de mucopolysaccharides dans les cellules provoquent des dégâts physiques et neurologiques considérables.

La MPS III ou Syndrome de Sanfilippo est une Mucopolysaccharidose.


Le syndrome de Sanfilippo

La maladie de Sanfilippo ou MPS III est une Mucopolysaccharidose due au deficit d’une enzyme nécessaire pour dégrader un sucre complexe appelé Heparan Sulfamidase. L’Heparan Sulfate est un composant important de nombreux tissus à travers l’organisme. En surcharge ou en accumulation, l’heparan sulphate provoque des dysfonctionnements considérables au niveau des cellules, des organes, des tissus. Les cellules neuronales sont particulièrement touchées. Dans la maladie de Sanfilippo, le système nerveux central subit une détérioration profonde. Après quelques années, l’enfant perd tout contact avec son entourage et développe une démence profonde. Le décès survient habituellement vers 15 ans, souvent au cours d’une infection respiratoire.

La MPSIII est une maladie rare dont la prévalence est difficile à établir, car la maladie est vraisemblablement sous-diagnostiquée. Toutefois, les chiffres connus font état d’une prévalence variant entre 1:24,000 (Pays Bas) et 1:120,000 (Australie) pour la MPS de type A. La prévalence est plus faible pour les MPSIII de type C et D (en dessous de 1:1,000,000). Historiquement, on considère que la MPSIII prend principalement une forme sévère, même si certains patients connaissent une forme plus modérée de la pathologie.

Les types A, B, C, D de MPS III font référence à l’enzyme spécifique qui fait défaut pour dégrader l’heparan sulphate : heparane sulfamidase la MPS IIIA, alpha-N-acetylglucosaminidase pour la MPS IIIB, alpha-glucosaminide N-acetyltransferase pour la MPS IIIC, et N-acetylglucosamine-6-sulfate sulfatase pour la MPS IIID.


Une transmission récessive autosomique

Comme la plupart des MPS, la maladie de Sanfilippo se transmet sur le mode récessif autosomique. Cela signifie que les deux parents portent tous les deux une mutation sur un même gène. Dans ce mode de transmission, le risque d’avoir un enfant attaint de la maladie est de 1 sur 4 à chaque grossesse. Pour un enfant non atteint de MPSIII issu d’un tel couple a 1 chance sur 3 de ne pas avoir hérité de la mutation de l’un de ses parents, et 2 risques sur 3 au contraire de porter l’une de ces mutations.


Signes cliniques et symptômes

Un bébé qui nait avec la maladie de Sanfilippo paraît tout à fait comme les bébés qui n’ont pas cette maladie, et pendant deux ans, voire davantage dans des formes plus tardives de la maladie, il est vraisemblable qu’aucun signe spécifique n’attire l’attention.
Les premiers signaux qui apparaissent varient d’un enfant à l’autre. Toutefois, ce sont généralement l’hyperactivité et l’agressivité de l’enfant qui alarment les parents puis les médecins dans la maladie de Sanfilippo. Ces signes apparaissent le plus souvent entre l’âge de 2 et 6 ans. Ces troubles du comportement s’accompagnent souvent de manifestations physiques telles que l’obstruction des voies respiratoires supérieures ou des otites chroniques.
Le retard mental s’accroit chez l’enfant au fur et à mesure que celui-ci grandit. Le système nerveux central fait l’objet d’une détérioration sévère. Comme dans beaucoup de MPS toutefois, les organes et tissues périphériques sont également touchés. La MPSIII provoque des dysmorphismes même s’ils sont de forme modérée, la peau est légèrement épaissie, les cheveux foisonnants et parfois hirsutes, les voies respiratoires supérieures régulièrement obstruées. Actuellement, l’espérance de vie des enfants se situe généralement entre l’âge de 10 et 20 ans.


Le diagnostic

Le diagnostic est établi sur la base du dosage du niveau d’heparane sulphate dans les urines. Des diagnostics exceptionnellement précoces ont pu être posés. Dans ces cas, l’alarme a été donnée à la constatation d’un débord hépatique (grosseur du foie) et / ou splénique (grosseur de la rate) chez l’enfant.
Plus généralement toutefois, la maladie est diagnostiquée chez des enfants ayant entre 2 et 6 ans.


Stratégies thérapeutiques

Actuellement, la MPSIII est réputée incurable. Cependant, la recherche consacrée aux MPS est active, et des solutions commencent à permettre de soigner certaines d’entre elles. Les principaux pays impliqués aujourd’hui sont les Etats-Unis, l’Australie, le Canada, Israël et un certain nombre de pays d’Europe de l’ouest.


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