Liste de discussion Sanfilippo EURORDIS



Les approches thérapeutiques à envisager

Les approches pharmacologiques
La thérapie génique
La thérapie cellulaire
La privation de substrat

La maladie de Sanfilippo est due au déficit héréditaire d’une des quatre enzymes nécessaire au catabolisme d’un substrat, l’héparane sulfate. Une faible quantité d’enzyme suffit à assurer une vie normale. Mais en deçà de cette quantité, a fortiori proche de zéro, le déficit enzymatique devient crucial. La maladie survient quand l’influx de substrat qui pénètre dans les lysosomes devient supérieur à la vitesse de dégradation de l’une des quatre enzymes chargées de ce catabolisme, entraînant un stockage progressif du substrat non dégradé (Découvrir la maladie de Sanfilippo ?).

Il n’existe à ce jour que des traitements symptomatiques pour la maladie de Sanfilippo dont l’efficacité varie en fonction du patient. Les consultations multidisciplinaires mises en place dans les centres hospitaliers visent à assurer la meilleure prise en charge possible de l’enfant dans le but d’améliorer sa qualité de vie : tentatives de traitements des troubles du comportement, ORL, solutions orthopédiques. Toutefois, cette prise en charge est encore très insatisfaisante notamment du fait que les enfants atteints de la maladie de Sanfilippo sont souvent résistants aux traitements, en particulier en ce qui concerne l’hyperactivité.

La progression des connaissances en biologie moléculaire et en physiopathologie permet aujourd'hui de s'attaquer davantage à la cause de la maladie et non plus seulement aux symptômes. La compréhension des différentes étapes du processus biochimique d’accumulation de l’héparane sulfate dans les cellules permet d’appréhender les différentes approches thérapeutiques possibles.

Il apparaît en outre que les stratégies thérapeutiques pourraient dans le future être différentes selon les malades, l’évolution de la pathologie et le type de mutation génétique identifié. Cela vaut potentiellement pour les stratégies relatives à la MPS III en fonction des quatre types A, B, C, D, et en fonction des types de mutations en présence.

Il est donc important de soutenir l’ensemble des approches innovantes susceptibles d’apparaître : approches pharmacologiques, thérapies génique et cellulaire, privation de substrats.

Les approches pharmacologiques

- la thérapie enzymatique substitutive. Une enzyme recombinée est injectée destinée à remplacer l’enzyme manquante. Deux maladies bénéficient en Europe de cette thérapeutique : la maladie de Gaucher de type I et la maladie de Fabry (2 produits). Des essais cliniques sont en cours pour les Mucopolysaccharidoses de types I, II et VI et les formes infantile et juvénile de Glycogénose de type II. Ils devraient débuter aussi pour la maladie Niemann-Pick B. L’enzyme recombinante a déjà été synthétisée pour la maladie de Sanfilippo. La limitation principale est l’atteinte du cerveau. Des travaux sont en cours pour rechercher de nouveaux récepteurs, modifier la perméabilité de la barrière hémato méningée, utiliser la transcytose, ou bien encore procéder à l’injection par voie intracérébrale. Pour en savoir plus

- la translecture d'un codon stop. Certains composés, notamment les aminoglycosides, sont capables d’empêcher, l'arrêt prématuré, du à une mutation non sens, de la production d'une protéine. Le principe de la translecture consiste à éliminer un codon stop lors de la transcription de l’ARN et à rétablir une partie de la production de l’enzyme déficiente. Pour en savoir plus

- L’utilisation de molécules chimiques chaperones spécifiques du site actif pour augmenter une activité résiduelle paraît une piste prometteuse au moins pour certains malades (galactose dans certains cas de maladie de Fabry). Cette piste s’adresse a priori aux mutations missense. Elle est encore faiblement explorée en ce qui concerne la maladie de Sanfilippo, mais pourrait à terme comporter un très fort potentiel. Pour en savoir plus

La thérapie génique

La thérapie génique consiste à remplacer le gène défectueux ou manquant par une version correcte de ce gène. Les chercheurs ont développé différents types de vecteurs et de techniques permettant le transfert de gènes. A l’issue d’essais concluants sur la souris, des essais sur le chien MPS IIIB sont en cours en France et aux USA. Pour en savoir plus

La thérapie cellulaire

Il s'agit d'une greffe de cellules qui peuvent être prélevées sur la personne malade (auto greffe) ou sur un autre individu. Dans le cas d'une autogreffe, les cellules du patient devront être corrigées par transfert de gène avant d'être réimplantées. Cette opération est aussi appelée thérapie génique ex vivo. Pour en savoir plus

La privation de substrat

Il s’agit de diminuer la biosynthèse de substrat, voire celle de composants accumulés de manière secondaire dans le processus en cascade qui caractérise la dégradation de l’héparane sulfate.  : Divers inhibiteurs plus ou moins puissants et spécifiques de la biosynthèse des gangliosides GM2 et GM3 (accumulation secondaire) ont fait l’objet d’essais pré cliniques chez l’animal. Leur efficacité dans le cadre d’atteintes neurologiques n’a pas encore été démontrée à ce stade. Le Zavesca®, du laboratoire Actelion, inhibiteur des glucosyltransférases et plus particulièrement de la glucosylceramide synthase, a reçu une autorisation de mise sur le marché au plan européen pour le traitement de la maladie de Gaucher de type I. Des essais sont en cours pour des maladies à atteinte neurologique comme Niemann-Pick C, Tay-Sachs, Gaucher de type III. Les premiers résultats sont en cours de publication. Pour en savoir plus

Des essais pré cliniques ont par ailleurs démarré en octobre 2005, visant à démontrer l’effet réducteur d’une isoflavone, la génistéine, sur l’héparane sulfate (constaté in vitro). Pour en savoir plus


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